CHANDELIERS EN BRONZE D’APULUM (II) Le luminaire en métal de l’époque romaine comprend une large variété typologique. contenant des diverses artefactes comme ou Malheureusement, de telles pièces ne nous sont parvenus qu’en faible nombre, soit parce que leur prix n’en ait permis l’usage qu’aux classes privilegiées, soit parce qu’elles aient été, après la chute de l’Empire romain, la proie des récupérateurs de métal. Dans une étude récemment publiée1 nous avons signalé et analysé deux exemplaires en bronze qui se trouvaient dans les collections de notre institution. Parmi les objets acquis par le musée l’anné 2002, qui faisaient partie de la collection privée Gh. Alungulesei, on a remarqué aussi deux chandeliers en bronze (Leuchter, Candlestick) provenant du territoire de l’ancien Apulum, qui semblent être, de même, assez rares. 1. Chandelier à double coupe hémisphérique. Inv. no. 10055 (Fig. 1/1; 2/1a.b). Dimensions: H=5,8 cm; Diam. de la coupe=4 cm; H de la coupe=1,5 cm. Le chandelier est composé d’une coupe et d’un pied hémisphériques, reliés par une tije baguée en son centre d’un nœud discoïdal. Les parois de la coupe sont visiblement plus minces par rapport à celles du pied, ce que confère en même temps plus de stabilité au chandelier.La surface extérieure de la coupe et du pied sensiblement hémisphériques, à panse renflée est décorée par des incisions circulaires doubles, gravées au tour. La pointe porte9chandelle ou la douille porte9cierge manque, mais le centre de la coupe conserve un orifice destiné à la recevoir. Faute d’analyses spécifiques on ne peut pas établir la nature de l’alliage cuivreux , c’est à dire la présence ou la teneur en zinc, plomb ou étain2. En ce qui concerne l’état de conservation, on a pu remarquer d’importantes traces de corrosion de teinte noire superposés d’une patine vulgaire verte, inégale, de chloruration. La coupe a subi plusieurs détériorations et chocs: cassures des parois, déformation et torsion du métal. 2. Base de chandelier. Inv. no. 10054. (Fig. 1/2; 2/2a.b). Dimensions: H=2,8 cm; Diam. de la base=4,5 cm; Diam. sup.=3,5 cm. L’objet est composé d’un pied ayant la forme d’un tore (moulure bombée) et d’un abaque tronconique, séparés l’un de l’autre par une scotie (moulure creuse). Au centre de l’abaque il y a un orifice circulaire de 0,4 cm de diamètre 1 2 Ciugudean 1998, p. 1679172. Santrot 1996, p. 268, note 46; p. 270, note 57; p. 299. Daniela Ciugudean 138 dans lequel s’adaptait la pointe porte9chandelle. Des cercles concentriques incisés au tour ornent la surface supérieure de l’abaque. Quant à l’état de conservation on peut constater une patine vert sombre avec quelques points de chloruration. À l’intérieur du pied, mais surtout à l’extérieur – le long de 2,5 cm environ – l’objet préserve des bavures qui n’ont pas été enlevées après le moulaje. En ce qui concerne les chandeliers à double coupe hémisphérique, dans la littérature plus ancienne, des pièces de forme identique ou légèrement différente sont considérées par les spécialistes comme brûles9parfums – – les vases dans lesquels les Grecs faisaient brûler les parfums offerts aux dieux. Parmi celles9ci se trouvent un exemplaire découvert à Latakieh en Syrie3, un autre provenant de Coudiat9Aty en Algérie4, tandis que deux autres, l’un en bronze, l’autre en argent sont exposés au Musée des Antiquités nationales de Saint9Germain9en9Laye5. Des chandeliers à double coupe hémisphérique ont été découverts en Germanie à Bonn6, Cologne7, Heddernheim8, Manching9 ou Salzhausen10, en Belgique à Tongern11, Tirlemont12 ou Avenches13 et en Autriche à Graz14. Des chandeliers analogues sont signalés aussi en Grande Bretagne à South Shields15, Lawe16 et Chesters17. Parmi les diverses pièces de mobilier en bronze découvertes au Maroc, on rencontre aussi des chandeliers à double coupe provenant de Volubilis18 et Banasa19. Du point de vue morphologique, les chandeliers comportant deux moitiés symétriques sont désignés dans la littérature soit “à double coupe hémisphérique”, soit “gleichschaligen Leuchter”, mais on peut distinguer aussi quelques exemplaires provenant de Köln20, Nijmegen21 et Volubilis22 qui ont la coupe 3 Ridder 191391915, p. 64, no. 417, pl. 34. Besnier, Blanchet 1900, p. 3, no. 1, pl. I, no. 11. 5 Boube9Piccot 1975, p. 209, 19ère note. 6 Menzel 1954, p. 114, no. 703, Abb. 93,7. 7 Menzel 1954, p. 114, no. 704, Abb. 93,8; Fremersdorf 1928, Taf. 97. 8 Kohlert9Németh 1990, p. 52; 53/192. 9 Jacobi 1974, taf. 12/15. 10 Drescher 1966, p. 18924. 11 Mutz 1972, p. 13899; Schaetzen, Vanderhoeven 1956, p. 27929, pl. 8, no. 3, 4, 5, 7, 8. 12 Mertens 1952, p. 55971, pl. V, 1; Mertens 1952, p. 57, fig. 9, pl. III, 2. 13 Mutz 1972, p. 138. 14 Mutz 1972, p. 139. 15 Hooppell 1878, p. 11912, fig. 8; Allason9Jones, Miket 1984, p. 152, Cat. nr. 3.372. 16 Collingwood Bruce 1885, p. 264, fig. 907, 908. 17 Budge 1903, p. 376, no. 651, 652. 18 Boube9Piccot 1975, p. 209, Cat. 326, Pl. 144. 19 Boube9Piccot 1975, p. 302, Cat. 543, Pl. 242. 20 Drescher 1966, Abb. 2/4, 7. 21 Drescher 1966, Abb. 2/6. 22 Boube9Piccot 1975, p. 210, Cat. 327, Pl. 144. 4 Chandeliers en bronze d’Apulum (II) 139 campaniforme à pavillon largement evasé. Dans son étude, H. Drescher discerne un groupe de chandeliers qui présentent au milieu de la tije une extension sous la forme d’un disque, tandis que les chandeliers du second groupe ont la tije profilée, avec deux cannelures circulaires23. Le chercheur fait aussi l’observation que les chandeliers du premier groupe disposent d’habitude d’une pointe porte9 chandelle (en fer, là où elle est conservée), tandis que ceux appartenant à la deuxième catégorie sont doués, dans la plupart des cas, avec une douille porte9 cierge (Fig.3). Il remarque, en même temps, qu’il n’est pas possible d’établir une evolution typologique en dépit de l’apparition de ce type de chandelier en France, Belgique, Olande et Allemagne24. Quant à la datation des chandeliers à double coupe hémisphérique il semble que les plus anciens exemplaires aient été celui de Saalburg, produit à l’année 83 de notre ère et celui de la nécropole de Hunerberg en Nijmegen, du I9er siècle de notre ère25. Une pièce analogue a été découverte dans le camp de Holzhausen, qui fut détruit en 213 ap.Chr.26. Deux autres chandeliers munis d’une douille porte9cierge ont été découverts, l’un à Sarre9Union, dans la couche du II9 e siècle d’un artisanal gallo9romain, et l’autre à Tirlemont, dans une tombe datée de la seconde moitié du II9e siècle de notre ère27. Drescher a conclu, dans son analyse portée sur les chandeliers de ce type, qu’ils s’étendent du I9er jusqu’à la moitié du III9e siècle de notre ère, en se demandant sinon les pièces provenant des tombes ne peuvent pas être associées à des pratiques liées au culte des morts28. La plus proche parallèle – y compris les dimensions – pour le chandelier à double coupes hémisphériques d’Apulum est l’exemplaire de Dijon29, mais puisque notre pièce est dépourvue d’un contexte archéologique certain, il est difficile de se prononcer sur sa datation. En ce qui concerne la base de chandelier, on n’a pas trouvé une parallèle identique, mais parmis les pièces en bronze du Maroc figurent quelques bases hexagonales avec un orifice au centre du socle supérieur destiné à l’encastrement du tenon de la bobèche du chandelier. Telles bases supportant un chandelier en forme de lis ont été découvertes à Volubilis30, Banasa31 et Thamusida32. Une autre base de forme légèrement différente, provenant de Banasa33 consiste d’une 23 Drescher 1966, p. 19. Drescher 1966, p. 21. 25 Drescher 1966, p. 20. 26 Drescher 1966, p. 22. 27 Boube9Piccot 1975, p. 210. 28 Drescher 1966, p. 22. 29 Drescher 1966, p. 19, Abb. 2/2. 30 Boube9Piccot 1975, p. 201, Cat. 287, Pl. 134; Cat. 2899293, Pl. 135. 31 Boube9Piccot 1975, p. 299, Cat. 534, Pl. 238. 32 Boube9Piccot 1975, p. 342, Cat. 642, Pl. 280. 33 Boube9Piccot 1975, p. 3029304, Cat. 545, Pl. 243. 24 Daniela Ciugudean 140 coupe hémisphérique sur pied cylindrique, avec un orifice destiné à la fixation de la pointe porte9chandelle. Les chandeliers en bronze étaient habituellement associés à d’autres articles de mobilier de luxe, et quelques uns, étant donné leur caractère d’objets d’art se sont transmis dans les familles durant plusieurs générations. Travaillés avec grande maîtrise artistique et appartenant à une catégorie limitée de bénéficiaires, ces objets rencontrés dans les riches maisons représentent, dans la plupart des cas, le signe de la prospérité du propriétaire, mais en même temps celle de toute la communauté. DANIELA CIUGUDEAN BRONZE CANDLESTICKS FROM APULUM (II) SUMMARY The Roman archeological collection of the Museum from Alba Iulia has recently been enriched with a couple of interesting bronze pieces acquired from various private collectors. These include two candlesticks (Leuchter), originating in the territory of the ancient city of Apulum. The first piece discussed is a candlestick with double hemispherical bowl, decorated with double circular incisions, engraved on wheel. The needle (or the case) for the candle is lacking, but there is an orifice in the center of the bowl for it. From the point of view of the state of conservation, besides important traces of corrosion, the bowl suffered numerous deteriorations: breaks of the walls, deformations and torsions of the metal. The second object analyzed is a base of a candlestick consisting of a leg in the shape of a torus and an abacus in the shape of a truncated cone separated by a scotia. In the middle of the upper part—decorated with concentric circular incisions on wheel—it is situated an orifice for the candle’s needle. The object is covered with patina. Within and mostly outside the leg, the burrs, which were not removed after casting, are noticeable. Candlesticks with double hemispheric bowl were discovered in most of the Roman provinces. Similar pieces were found in settlements, and necropolis from Germany, England, Belgium, France, Austria and Morocco. The closest analogy of the candlestick from Apulum is an exemplar discovered at Dijon. A typology and chronology of this type of candlestick was made by the German researcher H. Drescher, who concluded that these objects date from the first century to mid9third century AD. He also suggested that the pieces originating from graves could possibly have been tied to funeral practices. As regards the candlestick’s base, there is no identical parallel. However, there are a few hexagonal bases with orifice for embedding the port9candle needle among the bronze pieces from Morocco. The bronze candlesticks were usually associated with luxury furniture. Due to their artistic value, some of them were transmitted in a family for generations. Presenting an exquisite workmanship and belonging to a limited number of beneficiaries, these objects found in well9to9do houses represent a mark of prosperity of their owners and, at the same time, of the whole community. Chandeliers en bronze d’Apulum (II) 141 SFE1NICE DIN BRONZ DE LA APULUM (II) REZUMAT ColecŃia arheologică de epocă romană a muzeului albaiulian s9a îmbogăŃit recent cu câteva piese din bronz interesante, achiziŃionate de la diver[i colecŃionari particulari. Printre acestea se numără [i două sfe[nice provenind de pe teritoriul ora[ului antic Apulum. Prima piesă luată în discuŃie este un sfe[nic cu dublă cupă emisferică, decorată cu incizii circulare duble, gavate la roată. Acul (sau după caz, dulia) pentru fixarea lumânării lipse[te, dar în centrul cupei se conservă un orificiu destinat amplasării acestuia. Din punct de vedere al stării de conservare, pe lângă importante urme de coroziune, cupa a suferit numeroase deteriorări: spargerea pereŃilor, deformări [i torsionări ale metalului. Cel de9al doilea obiect analizat este o bază de sfe[nic compusă dintr9un picior în formă de tor [i o abacă tronconică, separate prin intermediul unei scotii. În mijlocul părŃii superioare – decorată cu cercuri concentrice incizate la roată – se află un orificiu în care se adapta acul port9lumânare. Piesa este acoperită cu patină nobilă, iar în interiorul piciorului [i mai ales la exterior se conservă bavurile care nu au fost înlăturate după turnare. Sfe[nice cu dublă cupă emisferică au fost descoperite în majoritatea provinciilor Imperiului roman, piese similare provenind din a[ezări, castre [i necropole din Germania, Anglia, Belgia, Franþa, Austria sau Maroc. Cea mai apropiată analogie pentru sfe[nicul de la Apulum este un exemplar descoperit la Dijon. Cercetăorul german H. Drescher realizează o tipologie [i o cronologie a acestui gen de sfe[nice, concluzionând că ele se datează începând din sec. I p. Chr., până la jumătatea sec. III p. Chr., punându9[i, de asemenea, întrebarea dacă nu cumva piesele provenind din morminte nu pot fi asociate cu practici legate de cultul morþilor. În ceea ce prive[te baza de sfe[nic, nu am găsit o paralelă identică, dar printre piesele de bronz din Maroc figurează câteva baze hexagonale cu orificiu destinat încastrării acului port9lumânare. Sfe[nicele din bronz erau asociate de obicei cu articolele de mobilier de lux, unele dintre ele, dat fiind caracterul lor de obiecte de artă, transmiŃându9se în familie de9a lungul mai multor generaŃii. Lucrate cu măiestrie artistică [i aparŃinând unei categorii limitate de baneficiari, aceste obiecte întâlnite în casele înstărite reprezintă, în majoritatea cazurilor, semnul prosperităŃii proprietarului dar, în acela[i timp, al întregii comunităŃi. 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